Bien plus sanctionné que son cousin germain le voyeurisme , il revêt pourtant des formes quotidiennes et que personne ne réprouve. Que ce soit l’exhibitionnisme physique des culturistes, des mannequins, des acteurs, de celui provoqué par des vêtements courts ou transparents, ou simplement des tenues provocantes, que ce soit l’exhibitionnisme psychologique des candidats aux émissions de télé-réalité ou des «témoins» sur des plateaux de cette même télé, on a l’embarras du choix.

Mais voilà : la pudeur, telle qu’elle est définie par notre société (l’attentat à la pudeur étant son garde-fou) ne connaît que l’exhibitionnisme des parties et des pratiques sexuelles. Encore une fois, allez raconter vos expériences les plus crues ou les plus horribles, sous couvert de l’indispensable témoignage, vous ne risquez rien.

Montrez votre sexe, fût-ce de façon non agressive, le tribunal vous tend les bras. Ô merveilleuse hypocrisie. Examinons l’exhibitionnisme pathologique, comme nous l’avons fait pour le voyeurisme, puis l’exhibitionnisme délicieux, à pratiquer pour le bonheur de soi-même, du couple ou des autres…

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Le trouble sexuel « F65.2 »

Tel est répertorié dans le DSMI (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) l’exhibitionnisme. Il est défini comme une "Tendance récurrente ou persistante à exposer ses organes génitaux à des étrangers (en général du sexe opposé)   ou à des gens dans des endroits publics, sans désirer ou solliciter un contact plus étroit. Il y a habituellement, mais non constamment, une excitation sexuelle au moment de l'exhibition et l'acte est, en général, suivi d'une masturbation. Les manifestations de cette tendance peuvent se limiter à des moments de crise ou de stress émotionnel puis disparaître pendant des périodes prolongées. (…) L'exhibitionnisme ne concerne pratiquement que les hétérosexuels masculins s'exhibant dans certains endroits publics à des adolescentes ou à des femmes adultes, tout en restant à une distance respectable. La vie sexuelle de certains d'entre eux se résume à l'exhibitionnisme. D'autres gardent cette habitude parallèlement à une vie sexuelle conjugale active ; le besoin exhibitionniste devient parfois plus pressant lors des conflits conjugaux. La plupart des exhibitionnistes ressentent leur besoin comme difficile à contrôler et étranger à eux-mêmes. Le fait que le témoin paraisse choqué, effrayé ou impressionné, accroît souvent l'excitation de l'exhibitionniste. "L’exhibitionniste cherche souvent l’interdit : il est connu que les églises recueillent nombre de ces déviants, qui aiment à se montrer devant des religieuses ou des femmes en prières.

L'automate exhibitionniste sévit au Sexmuseum d'Amsterdam

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Le plaisir de se montrer

Les classiques : la plage reste l’endroit privilégié pour se montrer.

Certes, les nudistes sont parqués. Mais il est rare que sur une plage «textile», surtout privée, il y ait des plaintes pour sexe dévoilé ou seins nus.

Savez-vous aussi que les employé(e)s d’autoroute voient fréquemment des conducteurs en petite tenue, ou carrément indécents ? Les voitures sont idéales pour dévoiler le corps, ou se caresser au risque d’être vu - ou avec l’envie d’être vu. Il y a des endroits (à Paris, près de la porte Dauphine) exprès pour ça. La police ferme les yeux… ou jette un œil, peut-être ? A moins qu’elle ait renoncé, débordée par le nombre.

Pour les exhibos, voir le très bon livre de Vincent Ravalec, « Portrait des hommes qui se branlent ».

Les boîtes de nuit (ne parlons pas des clubs échangistes, ou il n’y a que des exhibitionnistes) sont aussi des lieux très prisés. Mais les exhibitionnistes ont maintenant un lieu privilégié, bien que «virtuel». Internet, évidemment...

Photos J. Bergaud

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La toile sans les voiles

Webcams, caméras numériques, non seulement montrer ses ébats ou sa simple nudité n’est pas interdit, mais est chaudement recommandé par certains sites qui accueillent cette manne gratuite de films X (certes de qualité inégale). Les sites de rencontres affinent leurs propositions en ajoutant photos ou films des chalands.

Les blogs aussi permettent à des exhibitionnistes libertins de se faire admirer ( ?). Evidemment, ce sont là des exhibitionnistes doux, quelles que soient leurs pratiques, car ils ne se font pas voir de gens non prévenus, et ne choquent donc pas. Le mauvais côté réside dans le fait de mettre sur la Toile des films « privé » sans l’autorisation de l’autre partenaire. Ignoble, et passible de poursuites.

Un exhibitionnisme original, qui vient de voir le jour, s’appelle le «reflecto porn». Des vendeurs sur des sites comme e-bay présentent qui une cafetière, qui un objet métallique, avec leur silhouette dénudée dans le reflet de l’ustensile à vendre. Là, on rejoint l’exhibitionnisme pathologique, où l’on met sa nudité sous des yeux innocents…

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L’exhibitionnisme modèle : Héliogabale, empereur et danseur

Héliogabale, empereur romain d’origine syrienne, préférait au pouvoir les rites en hommage au dieu Soleil qui lui permettaient de danser, vêtu de belles parures, et de se faire admirer. Bien qu’on ait exagéré ses vices, sa bisexualité s’exprima dans des débauches aux yeux de tous.

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The Roses oh Heliogabalus (1888)  - Alma Tadema(1836-1912)

Elagabolo est exposé au Musei Capitolini (Rome). Photo © G. Dall'Orto

Les Romains de la décadence (1847) est une œuvre de Thomas Couture (Musée du Louvre)