"Comme pour les baisers, tous les endroits du corps conviennent aux morsures à part la lèvre supérieure, la langue et les yeux." Mis à part ces sages conseils, Vâtsyâyana laisse toute latitude aux amants. Si les zones érogènes reconnues sont recommandées, le choix des amants se fera en fonction de la prédilection de l'un et de la réceptivité de l'autre.
Nous ne sommes pas franchement dans le bdsm : A l'époque de Vâtsyâyana, il était normal de laisser son empreinte sur son partenaire (il préconisait cependant d'éviter les blessures !). Ces marques étaient considérées comme des souvenirs qui entretenaient l'amour. Vâtsyâyana affirme que les morsures sont l'expression naturelle et spontanée de la sensualité. Elles agrémentent l'acte amoureux de fantaisie et attisent le désir. Elles sont utiles, lorsque l'excitation augmente, pour mener à bien l'accouplement. Comme toute pratique érotique, les morsures sont aussi un art (Kalâ) qu'il convient d'étudier pour les dispenser à bon escient.
La première des vertus (Dharma) amoureuses est de savoir faire évoluer en intensité l'attrait réciproque et originel. Les préliminaires sont une science. L'expert sait où prodiguer baisers, griffures et morsures pour accroître la perception sensorielle de son partenaire.
Quelques morsures, maintenant :
" Le mordillement du sanglier " (Varaha-charvita) : "une large surface de morsures proches l'une de l'autre dont le centre devient rouge" se pratique sur une peau tendre –naissance du cou, seins-, et "dans un état de forte excitation".
" Le bijou de corail " (Pravâlamani) se fait sur la lèvre inférieure. " Presser plusieurs fois le même endroit entre les dents du haut et la lèvre inférieure". La morsure est légère et ne marque pas durablement.
" Le collier de gemmes et le collier de points " (Manimâlâ et Bindu-mâlâ) se font sur le cou, les flancs ou près du sexe". Le premier est un alignement de "bijoux de corail", le second consiste en de nombreuses marques pointues.
"Les nuages dispersés " (Khandâbhraka) forment un cercle de petits mordillements irréguliers. Un endroit charnu comme les fesses se prêtent agréablement à cet exercice.
Dossier Kâma Sûtra - Article " Dashana chheda ou Des morsures " © nouvellestentations.com
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