
Le dessin érotique trouve dans le sadomasochisme de quoi s’exprimer pour la raison simple que par le crayon tout est permis, quelles que soient les invraisemblances, quelles que soient les pratiques, même les plus extrêmes, puisque là où une photo ou un film exigerait de montrer des êtres humains torturés ou contraints, le dessin contourne la censure : il n’y a pas de mauvais traitement sur un être humain (ou un animal ! ) dans l’art pictural.
Dès lors, vous trouverez ici des exemples de dessinateurs de grande qualité qui se sont défoulés sans vergogne et sans grande limite, pour atteindre parfois l’illicite et le condamnable. Le bdsm devient alors pur sadisme.

Est-ce un signe des temps ? L’homme est de plus en plus souvent montré aux pieds des femmes. Il ne faudrait pas croire cependant qu’on ne trouve aucun illustrateur de cette particularité sexuelle qu’est la domination féminine avant l’époque contemporaine. Un seul exemple, mais remarquable : Bruno Schultz (1892-1942), écrivain polonais, auteur célèbre, entre autres grâce
aux « Boutiques de cannelle », qui mena parallèlement une activité de graphiste où les hommes étaient dominés par les femmes.
De nos jours, on trouve d’innombrables illustrateurs « sachermasochistes », au premier rang desquels nous placerons Nanshakh. Nous savons peu de choses de lui, si ce n’est qu’il est né en Amérique du Sud en 1958. C’est en tout cas ce qu’on apprend sur son site. Il nous offre des maîtresses sublimes, élégantes, des
décors somptueux (même les caves…) et des éphèbes soumis. Sardax aussi est remarquable, dans un genre moins sophistiqué, mais tout aussi érotique (parfois surréaliste) et son œuvre est entièrement dédiée à la domination féminine et au « cuckolding ».
Deux autres artistes méritent d’être au Panthéon des dessinateurs sachermasochistes : Giko, dessinateur allemand dont les maîtresses au charmant minois s’amusent avec des hommes au sexe démesuré et érigé, enfin Namio, Japonais obsédé par le face-sitting, la bouche de l’esclave étant enfouie côté pile ou côté face, selon l’inspiration de l’auteur.

Evidemment, n’oublions pas les classiques, que ce soit Bernard Montorgueil, ses délicieuses dominatrices Belle-Epoque et ses soumis bisexuels, ou encore l’étonnant Jim (of Germany) qui dans un album « Wilma », entre autres, nous présente des femmes plantureuses et triomphantes, parfois avec un montage photographique au visage, qui soumettent des hommes plutôt mûrs et larvaires.
Illustrations Nanshakh, Montorgueil, Schultz, Sardax, Giko, Namio et Jim DR
Deux catégories de dessins : les « bdsm », et les « sadiques ». Dans la première catégorie, trois dessinateurs français sortent de l’ordinaire par le talent et l’inspiration : Tonton Ficelle, Waldo et Dubigeon. Le premier, Tonton Ficelle, a placé ses personnages dans une réalité quotidienne qui laisserait croire que le sadomasochisme est à tous les coins de rue. L’artiste, qui a été connu dans le milieu du bondage il y a plusieurs dizaines d’années, a un trait d’une précision diabolique, aussi diabolique que le regard de ces femmes mûres, mémés et maquerelles, qui soumettent d’autres femmes. (voir son livre « Contraintes », à la Musardine ).
Waldo, dont nous avons parlé dans un article précédent , met de la couleur et de l’humour dans un bdsm libertin, ludique, où le jeu visiblement consenti est plus important que la douleur – principalement des fessées ou des entraves. Le sang ne coule pas, mais la peau est rougie par le martinet…



Nous évoquerons enfin Loïc Dubigeon (1934-2001), ce Nantais par ailleurs peintre « classique » qui a illustré Histoire d’O et dessinait en noir et blanc de superbes esclaves au fessier rebondi, parfois marquées au fer rouge comme « O » l’avait désiré. Très esthétique et sombre : on se croirait à Roissy, en compagnie de Pauline Réage.


Les « sadiques » purs et durs s’en donnent à cœur joie, certains qu’ils sont de leur impunité (même si beaucoup de leurs ouvrages ont eu maille à partir avec la censure). Joseph Farrell est le pape incontesté de cette religion qu’est la cruauté sexuelle, dont le prophète était le divin marquis. Comme Tonton Ficelle, Farrell nous fait entrer chez les gens. Il oscille entre le réalisme de scènes
d’intérieur où couples, voire familles et amis, tous dépravés, s’adonnent aux bonheurs de la domination féroce, et le surréalisme de quelques tortures – particulièrement mammaires – ou pénétrations d’objets qui déforment les seins ou la vulve des pauvres victimes. Farrell est un classique. 
Il serait dommage, pour ceux qui prisent les œuvres de ce dernier, d’ignorer un étrange cousin à lui, Demver. Ses illustrations sont rares et malaisées à trouver, mais elles sont étonnantes et dérangeantes à souhait, comme celles de Brazzar, ou encore – et surtout – l’extraordinaire Hines, qui s’applique à traduire la perversion dans les scènes bien sûr, mais aussi sur le visage des hommes et des femmes qui se délectent à infliger toutes sortes de sévices.

Quelques jeunes femmes martyrisées par le crayon de Hines
Illustrations Farrell, Brazzar, Demver et Hines DR



Illustrations Giko DR



Illustrations Namio Harukawa DR



Illustrations Tonton Ficelle DRPlaisirs sensuels & Plaisirs du sexe
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